Du 10 au 12 décembre, la Commission de protection des données personnelles (CDP) a participé à l’Africa Digital Expo (ADEX) 2024, à Kinshasa en République démocratique du Congo , un rendez-vous incontournable du numérique en Afrique. L’événement, qui réunit depuis 14 ans experts, décideurs et acteurs clés du secteur, met en lumière les innovations et stratégies nécessaires pour accélérer la transformation digitale sur le continent.

Au cœur des débats, les enjeux stratégiques du numérique pour l’Afrique ont été largement analysés. Les participants ont présenté les avancées technologiques et les initiatives transformatrices tout en explorant des opportunités de réseautage et de collaborations impactantes entre les secteurs public et privé.

C’est dans ce cadre que M. Ousmane Thiongane,  Président de la CDP, est intervenu lors d’un panel intitulé « Souveraineté numérique : L’Afrique peut-elle réellement contrôler son avenir digital ? ». Il a souligné les défis persistants, notamment le manque d’infrastructures technologiques avancées notamment le manque d’infrastructures Cloud et de supercalculateurs de dernière génération. A cela, il a ajouté l'absence de maîtrise des données personnelles des citoyens de bon nombre de pays africains.

Pour M. Thiongane, les données jouent un rôle central dans l’intelligence artificielle, qu’il a qualifiées de « sang vital de l’IA ». Sur la notion de données personnelles, il a également inclus des aspects émergents tels que les données neuronales, tout en alertant sur les lacunes en matière de contrôle et d’audit des algorithmes de l’intelligence artificielle qui les exploitent.

Il a également appelé à la création d’une "usine digitale", une initiative visant à former et reconvertir les jeunes Africains vers les métiers du numérique, pour combler le fossé technologique et préparer une main-d’œuvre qualifiée pour relever les défis numériques du continent africain.

Au-delà de la souveraineté numérique, le Président de la CDP a plaidé pour une approche centrée sur la dignité numérique, affirmant que l’avenir du numérique africain doit respecter les valeurs humaines tout en renforçant la résilience des infrastructures critiques.

Il a également rappelé le cadre législatif sénégalais en matière de protection des données, incarné par la loi de 2008, et a insisté sur l’autonomie de l’autorité qu’il préside, en tant que garant de la sécurité et de la confidentialité des données personnelles.

En guise de conclusion, M. Ousmane Thiongane a exhorté les acteurs africains à unir leurs efforts pour bâtir un écosystème numérique souverain et inclusif. Il a appelé à une gouvernance responsable des données et à une collaboration renforcée entre innovation locale et protection des infrastructures stratégiques.